Parfois la satisfaction d’une journée sans baffe ni fessée…
Baffes, fessées et divers punition et brimades
- A partir de et jusqu'à quel âge ?
De 3 ans (je ne me souviens pas avant) à l'adolescence environ pour les violences physiques. Pour les violences verbales, cela perdure encore aujourd'hui.
- Par qui ? (père, mère, grands-parents, autre personne de la famille ou de l'entourage, enseignant...)
Parents, grands-parents, oncles, tantes... bref, toute la famille !
- Cette ou ces personnes avaient-elles elles-mêmes subi de la violence éducative dans leur enfance ? De quel type, pour autant que vous le sachiez ?
La famille de mon père a été élevée au martinet, et beaucoup de claques et de fessées du coté de ma mère
- Vous souvenez-vous de vos sentiments et de vos réactions d'alors (colère, tristesse, résignation, indifférence, sentiment d'injustice ou au contraire de l'avoir “bien mérité”...) ?
Énormément d'injustice, et peu à peu, une forme d'habitude mélangée à de la résignation. Parfois, j'avais de la satisfaction de passer une journée sans baffe ou fessée.
- Avez-vous subi cette(ces) épreuve(s) dans l'isolement ou avez-vous eu le soutien de quelqu'un ?
Je n'avais pas forcément envie de parler car pour tout le reste de ma famille, y compris mes deux sœurs plus âgées, c'était « bien mérité » quand nous recevions des baffes ou des fessées.
- Quelles étaient les conséquences de cette violence lorsque vous étiez enfant ?
J'ai développé une très grande solitude, un côté asocial, et donc je me concentrais uniquement sur mes cours, de façon à recevoir un peu de compliments....
- Quelles en sont les conséquences maintenant que vous êtes adulte ? En particulier vis-à-vis des enfants, et notamment si vous êtes quotidiennement au contact d'enfants (les vôtres, ou professionnellement) - merci de préciser le contexte ?
Je suis papa de 2 enfants et ma grande victoire est de ne jamais avoir levé la main sur eux. J'ai « développé » une aversion aux « châtiments corporels » et ma femme m'a fait découvrir la non violence éducative. D'un point de vue professionnel, un grand manque d'ambition et une grande peur de l'autorité.
- Globalement, que pensez-vous de votre éducation ?
Un carcan d'injustice et beaucoup de malheur avant la libération (départ pour mes études à 350 km de mes parents)
- Viviez-vous, enfant, dans une société où la violence éducative est courante ?
Mes parents sont de fervents catholiques issues d'une éducation « classique » (donc violente) où tous les autres adultes étaient d'accord avec leur attitude.
- Qu'est-ce qu'évoque pour vous l'expression « violence éducative ordinaire » ? Quels types de violence en font partie ? Et quelle différence faites-vous, le cas échéant, entre maltraitance et « violence éducative ordinaire » ?
Quand j'étais petit, je définissais la maltraitance par l'utilisation « d'armes » (fouet, martinet). Les baffes et les fessées n'étaient pas de la violence mais de l'éducation. En étant papa à mon tour, j'ai compris que la VEO regroupe tout, y compris le non respect verbal.
- Avez-vous des objections aux idées développées par l'OVEO ? Lesquelles ?
Non !!
- Comment nous avez-vous connus : site ? livre d'Olivier Maurel ?
salon ? conférence ? autres ?
J'ai fréquement rencontré l'OVEO sur des salons à proximité du stand de la cause des parents (association lyonnaise dont je faisais partie)
- Ce site a-t-il modifié ou renforcé votre point de vue sur la violence éducative à l'égard des enfants ?
Je me sens moins seul !
François, 34 ans, ingénieur
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