Quand on a rencontré la violence pendant l'enfance, c'est comme une langue maternelle qu'on nous a apprise.

Marie-France Hirigoyen.

Parents déments

PARENTS DÉMENTS

Ils insufflent les malheurs
N’inculquent nulle valeur
Ce sont les parents déments
Pères, mères aspirant
Son âme à l’enfant perdu
Celui qu’on ne défend pas
Celui que l’on n’entend pas

Certains parents sont aimants, d’autres sont déments
Ce sont ceux qui ne chérissent pas, qui meurtrissent
Ils ne libèrent pas l’enfant, mais le sidèrent
L’entraînent en enfer, le rendent suicidaire
Pétrissent son esprit de terreurs et d’erreurs
Qu’il n’a pas commises – un coupable, incapable
Ils en font, ils enfoncent l’enfant dans l’im-monde
Ces parents ne peuvent élever : ils rabaissent

Si certains parents écoutent, d’autres dégoûtent
L’enfant de lui-même, le privent d’amour-propre
D’opprobre ils brident son être en crise ils le brisent
L’enfantin pantin est dirigé, divisé
Dans son intimité ils veulent s’immiscer
Dérober le trésor qu’ils devraient protéger
Au petit ainsi nu ils insinuent qu’ils aiment
Les parents déments savent démentir leurs actes

Il est des parents qui aiment, d’autres qui saignent
Qui sèment en leur enfant des graines de haine
Ces germes qui enferment et poussent au terme
Ces herbes tenaces, menaces qui enserrent
Empêchent de pousser, étouffent l’amour-né
Ces parents-remparts, accaparant leur enfant
Le mettant à l’écart, d’eux, de Soi le séparent
Ces parents sont eux-mêmes des enfants qui saignent…

 

 

Les filles empoisonnées se font emprisonner, femmes en proie au laid.

En hommage aux otages de faux sages
Aux unes, parties, qui se sont bas tues
Aux autres, bannies, qui se sont battues
À toutes ces femmes éprises, prises
Par un esprit en crise sous emprise
Toutes ces belles roses profanées…

 

DES VIOLENTS ET DES INNOCENTS

Le martèlement
Du harcèlement
De mal tellement
Et pâle elle ment
Elle a beau crier
Sa propriété
Il en a tôt fait

Ployée au foyer sous des salves de salive
Frapp’écrasée, elle subit, supplie : suffit !
Mais il resurgit, supplicie, traque et claque et
De reproches écorchée, sous le joug de coups
Rouée, jouée, écroulée, elle se soumet

Le choix a-t-elle ?
Si elle reste
Il la battra
Elle le laisse
Il l’abattra

Et qui saura ?…

Nelsy Guérin, 2017
Ces poèmes reçus en 2017 n'avaient pas été publiés - toutes nos excuses à l'auteure pour ce retard...

, , , ,