Il est urgent de promouvoir la culture du respect de l’enfant comme “ultime révolution possible” et comme élément fondamental de transformation sociale, culturelle, politique et humaine de la collectivité.

Maria Rita Parsi, psychologue italienne.

Parce qu’il faut arrêter d’ « abîmer » les enfants…

Maman au foyer depuis 6 ans, mariée, nous sommes parents de deux filles de 6 ans et 3 ans et demi.

La naissance de nos enfants m'a amenée (surtout à l'arrivée de notre seconde fille) à me poser tout un tas de questions, toutes plus sans réponses les unes que les autres, et un jour j'ai fessé L. pour des raisons qui n'étaient pas les bonnes (je ne le savais pas encore) puis je l'ai vue vouloir faire pareil avec sa petite sœur et là, le flash : c'était moi en petit. J'ai donc lancé l'alerte en moi. J'ai cherché des lectures, j'ai lu La Fessée, puis Abattre le mur du silence, Pourquoi la souffrance ?, Le Concept du Continuum, puis plein d'autres ouvrages. J'ai lu, lu et lu, pour avancer, trouver, chercher, comprendre, prévenir...

Pour moi qui n'avais jamais trop lu, ni cherché à emprunter d'autres chemins, d'un coup ce fut l'ouragan, la tempête, il fallait tout changer dans nos habitudes, mais je n'y arrivais pas toujours, puis il fallait que mon mari y arrive aussi, mais pourquoi nous n'y arrivions pas, qu'est-ce qui se passait ? Au fil des lectures les choses devenaient plus claires.

Et puis je me suis dit "A l'attaque" pour ne plus accepter et subir, faire subir toute cette violence présente partout et pour tous.

Petit à petit, et chaque jour davantage, la tempête se calme (mais parfois revient), la vie se pose et le fait de comprendre toutes ces choses concernant la violence éducative ordinaire, nous aide à changer nos comportements et à partager cela avec d'autres. Pas facile car les portes sont souvent verrouillées, on en a même perdu les clefs ! Mais parfois le dialogue s'installe, toujours dans le temps, même si on voudrait tout changer tout de suite !

L'OVEO ? Parce qu'il faut arrêter "d'abîmer" les enfants, de les voir subir, ce n'est pas acceptable.
Parce que j'ai vu qu'un homme, de la génération de mes parents, Olivier Maurel, s'intéressait à la violence éducative ordinaire. Cela m'a en quelque sorte réconciliée avec les personnes de leur génération, qui parfois peuvent être ouvertes à la discussion. Cela m'a permis de dessiner une autre image des hommes, que j'avais toujours eue en observant les hommes de ma famille, petite, puis d'autres ensuite. Et en fait cette image me montrait trop souvent des personnes insensibles, ne s'occupant surtout pas des enfants tout en leur transmettant des valeurs destructrices et faisant régner "la terreur par l'autorité paternelle". J'ai compris aussi le "pouvoir" de la mère qui gère tout du quotidien de chaque membre de la famille et qui tient un rôle de "tyran", parfois sans en être véritablement consciente, mais au détriment de l'épanouissement personnel de chacun. Tout ce "pouvoir parental" est étouffant et fabrique des êtres obéissants et sans personnalité.

Et parce que tout ce qui paraît "ordinaire" ou "normal" ne devrait plus l'être, car ça nous empêche de voir l'essentiel et d'agir.

Dans ma vie de tous les jours, je suis très occupée avec mes filles, je participe à des activités à l'école pour apporter aux enfants un peu de bienveillance, ils en ont terriblement besoin, c'est une évidence qui chaque semaine m'envahit. Je m'informe et lis dès que je le peux, pour me constituer une "valise" de connaissances afin de partager tout cela.

J'aimerais pouvoir partager avec plus de personnes toutes ces valeurs pour le respect de l'enfant, ça avance, ça demande du temps et du dialogue, surtout quand on est juste maman, sans être psychologue, historienne, sociologue ou je ne sais quelle diplômée. Il me faut parfois trouver la bonne distance pour ne pas bloquer les relations tout en sachant parler de cette violence éducative ordinaire. Tout un programme !

J'espère encore partager et trouver des moyens d'agir simples et humains.

Magali


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