NOW – US – Organisation Nationale de Femmes : résolution sur les châtiments corporels
CONSIDÉRANT que chaque année, dans les établissements publics d'enseignement primaire et secondaire de 22 Etats, plus de 340 000 élèves, dont on estime que 75 000 sont du sexe féminin, sont frappés sur les fesses à coups de palette (sorte de planche en bois réservée à cet effet) ;
CONSIDÉRANT que, dans l'enseignement secondaire, les jeunes filles peuvent recevoir des coups de palette même après l'âge légal de la majorité ;
CONSIDÉRANT que la grande majorité des châtiments corporels à l'école sont décidés et infligés par des administrateurs et des enseignants masculins ;
CONSIDÉRANT qu'il a été amplement démontré que les coups de palette à l'école étaient fréquemment responsables de contusions graves, de douleurs violentes et/ou durables, et, dans certains cas, de blessures invalidantes ;
CONSIDÉRANT que l'adoption par un nombre croissant d'Etats de lois spéciales d'immunité [Teacher Protection] protégeant les enseignants fait de plus en plus obstacle aux actions en justice à la suite de blessures causées par les châtiments corporels à l'école ;
CONSIDÉRANT que l'existence actuelle de sites Internet pour adultes sur les châtiments corporels, en risquant d'attirer sur les victimes l'attention indésirable et malsaine d'un large public, peut empêcher des parents de demander réparation pour les blessures causées à leur enfant, par crainte de la publicité que pourrait entraîner leur plainte ;
CONSIDÉRANT que les châtiments corporels légitiment la violence et l'agression comme une façon acceptable, pour les adultes mêmes dont l'élève est censé suivre l'exemple, de résoudre les problèmes, ce qui l'encourage l'élève à recourir lui/elle-même à la violence et aux agressions, ou à s'y soumettre ;
CONSIDÉRANT que, dans la très grande majorité des cas, les maris violents et les femmes battues ont été couramment exposés dans leur enfance aux châtiments corporels, soit comme victimes, soit comme témoins, ou de ces eux manières ;
CONSIDÉRANT que la possibilité légale pour les directeurs d'école de donner des fessées aux élèves entre en contradiction avec les lois actuelles sur le harcèlement sexuel au travail, qui interdisent qu'un patron frappe ses employés sur les fesses ni d¹aucune manière;
CONSIDÉRANT que la pratique des coups de palette à l'école viole le Titre IX [de la loi fédérale sur l'égalité des sexes dans le système scolaire] en affectant de manière différente filles et garçons, les filles étant obligées, pour éviter le risque d'aggravation pendant les menstruations des douleurs causées par ce châtiment, de dévoiler une information de nature privée et intime ;
CONSIDÉRANT que les châtiments corporels comportent des risques de conséquences psychologiques d'une gravité particulière en faisant du corps l'instrument même de la punition ;
CONSIDÉRANT enfin que l'agression physique de personnes dans l'incapacité de se défendre va à l'encontre des valeurs féministes et démocratiques ;
IL A ÉTÉ DÉCIDÉ que l'Organisation nationale des femmes (NOW) se déclare opposée à l'usage des châtiments corporels, aux Etats-Unis, dans les établissements scolaires et dans toutes les institutions, publiques ou privées, qui s'occupent des enfants et de leur éducation.
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