Les « châtiments corporels légers » accroissent le risque de troubles mentaux
Or, il résulte de cette étude que les personnes ayant reçu des fessées et d'autres mauvais traitements physiques ne relevant pas de la "maltraitance grave" ont entre 2 et 7 % de risques supplémentaires de présenter à l'âge adulte des pathologies mentales allant des troubles du comportement aux troubles de la personnalité et aux maladies mentales graves, en passant par la dépression et les problèmes d'alcool ou de drogue.
C'est un argument de plus à opposer à ceux qui affirment qu'"une bonne fessée n'a jamais fait de mal à personne".
On peut lire dans la revue Pediatrics le résumé en anglais de cette étude ainsi que l'étude complète elle-même. A noter que la dépêche de l'AFP qui cite ce résumé (sous l'intitulé "La fessée augmente le risque de troubles mentaux") fait état d'une étude portant sur 653 personnes au lieu de 34 653, erreur reprise sur beaucoup de sites Internet francophones. Nous reproduisons donc ci-dessous le résumé en anglais tel qu'il est paru sur le site de la revue.
(Les dénominations "Axis I" et "Axis II" sont celles du DSM-IV, manuel de classification des symptômes des troubles mentaux publié par l'Association des psychiatres américains - Etats-Unis. Ces "axes" I et II regroupent en fait tous les symptômes et toutes les maladies mentales répertoriées comme telles, à l'exclusion des symptômes purement "physiques".)
Physical Punishment and Mental Disorders:
Results From a Nationally Representative US Sample
ABSTRACT
BACKGROUND: The use of physical punishment is controversial. Few studies have examined the relationship between physical punishment and a wide range of mental disorders in a nationally representative sample. The current research investigated the possible link between harsh physical punishment (ie, pushing, grabbing, shoving, slapping, hitting) in the absence of more severe child maltreatment (ie, physical abuse, sexual abuse, emotional abuse, physical neglect, emotional neglect, exposure to intimate partner violence) and Axis I and II mental disorders.
METHODS: Data were from the National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions collected between 2004 and 2005 (N = 34.653).
The survey was conducted with a representative US adult population sample (aged ≥ 20 years). Statistical methods included logistic regression models and population-attributable fractions.
RESULTS: Harsh physical punishment was associated with increased odds of mood disorders, anxiety disorders, alcohol and drug abuse/dependence, and several personality disorders after adjusting for sociodemographic variables and family history of dysfunction (adjusted odds ratio: 1.36-2.46). Approximately 2% to 5% of Axis I disorders and 4% to 7% of Axis II disorders were attributable to harsh physical punishment.
CONCLUSIONS: Harsh physical punishment in the absence of child maltreatment is associated with mood disorders, anxiety disorders, substance abuse/dependence, and personality disorders in a general population sample. These findings inform the ongoing debate around the use of physical punishment and provide evidence that harsh physical punishment independent of child maltreatment is related to mental disorders.
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