Les enfants n'ont pas besoin d'être éduqués, mais d'être accompagnés avec empathie.

Jesper Juul.

La Vie ordinaire des génocidaires et l’ordinaire oubli de la violence éducative

Compte-rendu d'Olivier Maurel (suivi de la réponse de l'auteur)


Les éditions du CNRS ont publié en janvier dernier La Vie ordinaire des génocidaires, de Richard Rechtman, anthropologue et psychiatre, directeur d’études à l’École des Hautes études en sciences sociales 1. Rechtman dit avoir passé plus de trente années à travailler sur les génocides et leurs victimes » et appuie son argumentation sur les principaux ouvrages qui ont tenté d’expliquer l’« énigme » des crimes de masse : ceux de Milgram, d’Hannah Arendt, de Christopher Browning, d’Abram de Swaan, de Jacques Sémelin et de bien d’autres. Mais surtout, il a travaillé longtemps en tant que psychiatre auprès de réfugiés du Sud-Est asiatique, et notamment du Cambodge, parmi lesquels se trouvaient d’anciens tortionnaires. Il a également reçu dans ses consultations des jeunes gens afghans et des Erythréens qui avaient fui leur pays pour ne pas être contraints à tuer. Ne serait-ce que pour ce contact direct avec les tortionnaires et les victimes, il mérite d’être écouté avec attention.

Dans son livre, Rechtman oppose deux faits principaux :

  1. L’extrême diversité des origines des hommes et des femmes impliqués dans des massacres massifs et des génocides.
  2. La similitude de leurs comportements au moment où ils sont impliqués dans un génocide ou un massacre de masse.

Comment expliquer que des hommes et des femmes aussi différents que les tueurs nazis, les exécuteurs khmers rouges, les Hutus impliqués dans le génocide des Tutsis, ou encore les tueurs de Daech auteurs du massacre des Yazidis, en arrivent à des comportements similaires lorsque le génocide commence ? Tout cela compte tenu du fait que ces massacreurs n’étaient pas des monstres mais, pour la plupart, des gens ordinaires qui, en dehors des meurtres qu’ils commettaient, menaient une vie ordinaire. Ce n’étaient ni des pervers, ni des malades mentaux, ni des sadiques, ni même des partisans exaltés d’une idéologie. D’ailleurs, comme le souligne Rechtman, « tuer en grand nombre exige une organisation complexe qui ne saurait répondre aux passions intimes de chacun » (p. 63). Le nombre de tueurs sanguinaires dans les sociétés génocidaires n’aurait jamais été suffisant pour produire le nombre démesuré de victimes résultant des génocides du XXe siècle. Pour atteindre ce résultat, la participation d’une forte proportion de gens ordinaires était indispensable.

La diversité des origines ethniques ne permet pas de trouver dans leur passé un facteur commun, la « singularité commune », qui expliquerait que ces hommes et ces femmes en soient arrivés à adopter un comportement semblable au moment où ils ont été impliqués dans une crise génocidaire.

Ce comportement semblable se caractérise par deux critères : la disponibilité, le fait d’accepter d’être impliqué dans les massacres, et l’indifférence stupéfiante manifestée devant le fait de tuer des êtres humains innocents, hommes, femmes, enfants, personnes âgées sans défense, des voisins, parfois même des parents. « La plupart des tueurs, écrit Rechtman, n’ont rien éprouvé de particulier » (p. 42). Pour lui, et avec raison, « l’indifférence des exécuteurs et de leurs complices » est « l’arme de destruction la plus massive » (p. 133).

La diversité infinie des individualités accroît encore le contraste avec la similitude des comportements de ces hommes et de ces femmes qui « tuent comme on va au travail ».

Réfutant successivement les diverses hypothèses qui ont tenté d’expliquer le comportement des génocidaires par leur passé, leur milieu socioreligieux, leur idéologie, leur tendance à la soumission à l’autorité, leurs éventuelles pathologies, l’absence de « mentalisation », la compartimentation de leur psychisme qui leur fait penser que leurs victimes ne sont pas des hommes mais des rats ou des cancrelats, Rechtman en conclut que c’est dans le présent des situations de génocides que se trouve la clé de ces massacres. Il s’agit « d’appréhender les conditions sociales et individuelles qui permettent à des hommes d’être globalement indifférents à la mort des autres » (p. 131), c’est-à-dire la mise en place d’une « administration de la mort » qui organise toute la vie de ceux qui, de gré ou de force, acceptent d’être « disponibles », et s’engagent dans la tuerie avec indifférence, « comme on va au travail ». Cette indifférence, cependant, « ne touche pas toutes les sphères de la vie affective. […] Jamais [Eichman et Duch 2] n’ont perdu le sens du bien. […] leur sens du bien reposait sur le travail bien fait, sur la rigueur, le soin apporté au respect des procédures. La règle, rien que la règle. […] Cette indifférence […] ne touche que certains aspects de la vie quotidienne » (p. 176).

Toutefois, Rechtman ne pense pas que n’importe qui, placé dans les mêmes circonstances, pourrait devenir bourreau. Il dit avoir rencontré lui-même dans le cadre de son travail un bon nombre de jeunes Afghans, Pakistanais ou Érythréens qui ont fui leur pays précisément pour ne pas devenir des tueurs. Mais quelle différence y a-t-il entre ceux qui acceptent et ceux qui refusent de participer aux massacres ? La seule réponse de Rechtman à cette question est l’éthique : « Les positions éthiques distinguent radicalement au sein des mêmes groupes ceux qui choisiront de tuer, et ceux qui refuseront. » […] « Tout le monde n’accepte pas d’aller tuer son voisin » (p. 249). Mais il n’explique à aucun moment pourquoi certains adoptent ces positions « éthiques » alors que d’autres acceptent de tuer.

Encore une fois, comme je l’ai montré à propos de plusieurs autres ouvrages sur la violence dans mon livre La Violence éducative : un trou noir dans les sciences humaines (L’Instant présent, 2012), le fait de ne pas tenir compte du facteur de la « violence éducative ordinaire » empêche Rechtman de résoudre les difficultés auxquelles il se heurte. La violence éducative ordinaire, c’est le niveau de violence physique, verbale ou psychologique qu’une société trouve normal d’infliger aux enfants pour les éduquer.

Tout d’abord, tenir compte de la violence éducative comme phénomène massif subi par la quasi-totalité de l’humanité depuis des millénaires sur tous les continents permet d’expliquer la similitude de comportements violents que constate Rechtman, malgré l’extrême diversité des sociétés où ont eu lieu des génocides et l’extrême diversité des individus qui y sont impliqués. La violence éducative est le facteur commun que Rechtman a cherché sans le trouver. Ce dont il n’a pas tenu compte, c’est que tous les pays où ont eu lieu des génocides sont, comme aujourd’hui encore un grand nombre de pays du monde, des pays où la violence éducative a gardé le niveau de violence qu’elle a eu partout pendant des millénaires : coups de fouet, de bâton et multiples autres formes de violences conformes aux traditions locales. À l’intérieur de toutes ces sociétés, la majorité des hommes et des femmes ont été soumis, alors qu’ils étaient enfants, à un véritable dressage par la violence qui a profondément perturbé, voire mutilé leurs capacités relationnelles, notamment leurs capacités d’empathie, qui sont le principal frein à la violence. Ce dressage leur a aussi enseigné la soumission à l’autorité. Il leur a appris que, pour une certaine idée du bien (« je te frappe pour ton bien »), on peut faire violence à autrui, notamment à ceux qu’on aime, et à plus forte raison à ceux qu’on n’aime pas et à ses ennemis, surtout s’ils sont désignés par l’autorité comme n’étant pas vraiment humains. Les adultes qui ont admis dès leur petite enfance que la violence et le « bien » vont de pair, sans avoir pu remettre cette idée en question, parce que la violence sur les enfants est profondément inscrite dans les traditions et la culture de leur société, sont tout prêts à devenir réceptifs à des idéologies génocidaires comme celle que diffusait par exemple la radio des Mille Collines du Rwanda, qui « affirmait en permanence le caractère nécessaire et surtout vertueux des crimes contre les populations civiles tutsi » (p. 53). Rechtman montre bien que les génocidaires, contrairement à ce que croient certains, n’ont pas perdu le sens moral, ils l’ont seulement déplacé : « Pour ces tueurs, le mal existe incontestablement, c’est l’idée de désobéir aux ordres, de ne pas accomplir les tâches qui leur ont été fixées, ou pire encore de se montrer indignes de la confiance de leurs supérieurs hiérarchiques. » (P. 94).

Dans le courant de son livre, Rechtman conteste l’hypothèse qu’une « barrière intérieure » naturelle empêcherait les hommes de transgresser l’interdit du meurtre. D’après lui, « empiriquement », « le nombre et l’ampleur des massacres depuis la nuit des temps » font douter de l’existence de cette « barrière. » Théoriquement, ensuite, « l’extraordinaire flexibilité des conditions historiques ou sociales et la variabilité, presque infinie, des profils de personnalité des hommes et des femmes qui ont accompli ces crimes ne permettent pas d’imaginer qu’il y aurait dans la “nature humaine” une sorte de bioprotection contre l’exercice de cette violence » (p. 115). Mais ces deux arguments ne sont pas aussi solides qu’ils le paraissent. D’abord, rien ne prouve l’existence de massacres entre humains « depuis la nuit des temps ». Les preuves certaines de massacres n’apparaissent vraiment qu’au néolithique, dix à douze mille ans avant Jésus-Christ. Auparavant, pendant la plus grande partie de la durée d’existence de l’Homo sapiens (deux ou trois cents mille ans) où l’homme a été chasseur-cueilleur, il n’en existe aucune preuve. Il est donc possible que l’humanité ne soit devenue vraiment capable de violences extrêmes qu’au moment de l’invention de l’agriculture et de l’élevage, et surtout de la formation des premiers États, qui, en forçant les cultivateurs et éleveurs à payer tribut et à produire bien au-delà de leurs besoins, ont pu les obliger à mettre au travail toute leur famille, jeunes enfants compris, ce qui a probablement dû exiger le recours à la force et à des punitions corporelles. Ensuite, la capacité d’empathie, qui est le frein intérieur le plus fort à la violence, la véritable « barrière » non pas « philosophique », comme la qualifie Rechtman, mais émotive et quasi organique, est aussi la première victime de l’endurcissement qu’exige la résistance aux violences subies par les enfants. Or, si l’humanité est effectivement extrêmement variée, l’étude de la violence éducative montre qu’elle a été soumise partout à des traitements tels qu’ils sont devenus un facteur commun capable de détruire la « bioprotection contre l’exercice de [la] violence » qu’est l’empathie.

La particularité de la violence éducative ordinaire, c’est qu’elle est à la fois un phénomène massif qui atteint l’ensemble de la société (et même l’ensemble des sociétés), et qu’elle l’atteint à travers chaque individu qui la constitue.

Ainsi, l’indifférence à l’égard de la souffrance de leurs victimes manifestée par les tueurs s’explique très bien par les altérations de la capacité d’empathie causées par la violence éducative. Un enfant qui subit pendant les années où son cerveau se forme de grandes violences est obligé de s’endurcir, de se blinder pour survivre, ce dont notre organisme est capable. Mais, ce faisant, en parvenant à ne plus ressentir ses propres souffrances, il risque de ne plus ressentir non plus les souffrances des autres. L’indifférence des tueurs peut être le résultat de cette perte de la capacité d’empathie. Même si les génocidaires peuvent garder une part d’empathie pour leur famille ou pour leurs compagnons de tueries, il faut que la capacité d’empathie soit sérieusement réduite pour qu’il suffise que leurs victimes soient désignées comme des êtres non humains pour qu’ils puissent les tuer à coups de revolver, de gourdin ou de machette. Tout cela est encore plus vrai en ce qui concerne l’indifférence des organisateurs des génocides, qui, en plus d’organiser les massacres, en désignent les cibles.

De plus, la violence subie pendant les années où les enfants sont le plus malléables entame leur intégrité, altère leur capacité d’autonomie et d’esprit critique, puisqu’on leur donne l’habitude d’agir ou de s’empêcher d’agir sous l’effet de violentes stimulations extérieures. Il n’est donc pas étonnant que des personnalités ainsi affaiblies se rendent facilement « disponibles » pour exécuter les ordres des autorités, même s’il s’agit de massacrer ses voisins auxquels une bonne propagande a ôté leur qualité d’êtres humains.

Heureusement, les effets de la violence éducative peuvent être atténués, chez ceux qui la subissent, par la prise de conscience que cette violence n’est pas « normale ». Il suffit parfois pour cela que quelqu’un, dans l’entourage de l’enfant, lui ait manifesté de la compassion et du respect. Le contraste entre le ressenti de cette attitude et celui de la violence et des humiliations subies, ouvre alors à l’enfant un horizon de liberté, une possibilité d’être davantage lui-même, une capacité d’autonomie qui peut expliquer le fait que « tout le monde n’accepte pas d’aller tuer son voisin » et que les jeunes Afghans ou Pakistanais dont parle Rechtman préfèrent s’exiler plutôt que d’être contraints à tuer.

En poussant « l’archéologie de l’intentionnalité génocidaire » (p. 30), ce qu’a essayé de faire Rechtman, jusqu’au passé individuel le plus lointain et en même temps le plus commun à tous les exécuteurs, on peut atteindre la couche où prennent leur origine non seulement les génocides, mais toutes les formes de violence, depuis les violences familiales, la violence conjugale, la criminalité, les crimes des tueurs en série, la torture, les guerres, jusqu’à ce sommet de la violence, les génocides. Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’une violence infligée à tous les enfants pendant des années, par la variété de ses effets destructeurs, soit la « mère » de toutes les violences dont les adultes sont capables.

Bien sûr, les conflits civils, nationaux et internationaux ont des causes très diverses qui n’ont souvent aucun rapport avec la violence éducative, mais c’est le degré de cette forme particulière de violence qui explique le degré plus ou moins extrême de violence que peuvent atteindre les conflits dans les différentes sociétés. Dans les sociétés où la violence éducative a été bannie ou très atténuée depuis assez longtemps, le niveau de violence des conflits reste limité et va rarement jusqu’au meurtre, parce que la capacité d’empathie et d’autonomie de pensée de la majorité de la population n’a pas été altérée. À l’inverse, dans les sociétés où le niveau de la violence éducative est très élevé, on peut tout craindre, surtout dans les situations de crise. Mais même en dehors des situations de crise, dans l’ordinaire de la vie, les violences familiales, la criminalité, la dureté des mœurs (crimes d’honneur, excision, mariage forcé des petites filles…) témoignent du niveau de violence latent des sociétés engendré par la violence sur les enfants.

Hannah Arendt, que cite longuement Rechtman, avait montré la « capacité effroyable [du totalitarisme] d’infiltrer tous les niveaux de la société pour amener chacun à agir selon sa seule direction, y compris ceux qui lui sont naturellement le plus hostiles, sans même avoir besoin de les “convertir” à sa raison ou à son idéologie » (p. 88). Cette capacité est décuplée dans une société qui a appris dès l’enfance que la violence peut être l’instrument du Bien et où la majorité des enfants ont vécu sous un régime familial et scolaire partiellement totalitaire. Comment appeler autrement un mode de vie où l’on est à chaque instant soumis à la menace de la violence et de l’humiliation, et où l’enfant doit, comme le montre Michael Haneke dans son film Le Ruban blanc, baiser la main de son père qui va lui infliger des coups de cravache ?

Rechtman écrit très bien que « les catégories [qu’instaure l’administration de la mort] supplantent toutes les précédentes. […] Le degré de proximité préalable [entre bourreaux et victimes dont certains étaient voisins immédiats, voire parents] ne change rien à l’affaire. […] Ce n’est pas en tant que voisins qu’ils furent assassinés, mais bien en tant qu’ennemis, cafards, cancrelats » (p. 203). Cette réalité épouvantable est moins surprenante si l’on se rappelle que, dans les sociétés où la violence éducative a gardé toute sa violence traditionnelle, pratiquement tous les enfants ont eux-mêmes appartenu pendant de longues années à une catégorie sociale qu’il était parfaitement légitime et normal de traiter avec une violence que nul ne se serait permise à l’égard des adultes en temps de paix. La société découpée en catégories, ils savent par expérience ce que c’est, et cette connaissance contribue à leur satisfaction de passer du côté du manche, preuve de leur passage à la catégorie supérieure.

« Qui pourrait donc imaginer, écrit Rechtman, que ces hommes et ces femmes vivent dans une sorte de clivage, leur permettant de ne pas voir ce qu’ils font ? Ils le savent, et le font néanmoins, même ceux qui n’en tirent aucune jouissance » (p. 233). Mais les enfants qu’avaient été ces hommes et ces femmes n’avaient-ils pas vu, tout au long de leur enfance, leurs parents et leurs maîtres s’acharner sur eux et donner l’exemple d’un même « clivage » entre l’amour, et le souci d’éducation qu’ils disaient avoir pour leurs enfants, et la violence avec laquelle ils les battaient ?

Le livre de Rechtman a le mérite de nous mettre en garde contre toute ébauche d’« administration de la mort » dans la société où nous vivons et de nous appeler à la vigilance. Mais, comme malheureusement la plupart des ouvrages écrits par des spécialistes des sciences humaines, en ignorant la réalité et les effets de la violence éducative, il ne pousse pas assez loin sa tentative d’« archéologie de l’intentionnalité génocidaire ».

Quand on a un peu étudié la violence éducative et ses effets, on peut comprendre pourquoi. Nous avons presque tous subi des formes diverses de violence éducative physique, verbale ou psychologique, mais, comme nous les avons subies dans notre petite enfance de la part des personnes auxquelles nous étions le plus attachés, il nous est presque impossible d’imaginer qu’elles puissent être à la source de la violence et du mal. D’autant plus qu’elles ont inscrit en nous très tôt la conviction que c’est notre propre culpabilité qui obligeait nos parents à nous les faire subir pour notre bien. Il n’est donc pas étonnant que les spécialistes des sciences humaines qui étudient les origines de la violence passent en revue toutes les hypothèses possibles, mais ne se retournent presque jamais vers leur propre petite enfance et vers le point qu’elle a en commun avec toutes les enfances depuis des millénaires.


Réponse de Richard Rechtman :

Cher Monsieur,

Merci pour votre message et l'intérêt que vous portez à mon travail. Votre lecture ouvre effectivement des perspectives que je n'ai pas abordées dans mes recherches. Comme vous l'indiquez très justement, mon angle d'approche diffère puisque je ne cherche pas à trouver les facteurs généraux prédisposants. Je cherche plus modestement à montrer comment certaines conjonctures se réunissent pour rendre des hommes plus disponibles que d'autres à se plier aux normes génocidaires. D'autant qu'empiriquement, même si je reconnais bien volontiers être peu compétent sur votre domaine, j'imagine que de nombreux adultes victimes de violence éducative ne deviendront pas des génocidaires même dans des conditions qui pourraient s'y prêter. C'est précisément ce que j'appelle la disponibilité et qui répond à des circonstances variées et complexes qui sont partiellement (et c'est important de ne pas les négliger) indépendantes des facteurs personnels et psychologiques singuliers.

En vous renouvelant mes remerciements pour votre intérêt.


 


  1. On peut l'entendre en particulier sur France Culture dans l'émission du 1er février 2020 La Suite dans les idées, ou lire ces articles du Monde (21 février 2020) et de Télérama (27 mai 2020). Sur France Inter, un chroniqueur s'interrogeait encore tout récemment sur le mystère insondable de l'origine de la violence humaine...[]
  2. Un des exécutants khmers rouges du génocide cambodgien.[]

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