Vos enfants ne sont pas vos enfants, ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à elle-même. Ils viennent à travers vous et non pas de vous. Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.

Khalil Gibran, extrait du recueil Le Prophète.

Hier un enfant de 6 ans est mort

Hier, un enfant de 6 ans est mort.
Entré à l’hôpital ce week-end en état de mort cérébrale, suite aux coups portés par son père.
Ces mots brûlent mon cœur, mes yeux et la pointe de mon crayon.
Ils me remplissent d’une colère silencieuse, blanche d’horreur.

Quand le monde des adultes cherche à remplir ces journées de confinement, je pense aux enfants, enfermés avec leurs bourreaux.
Quand le gouvernement a connaissance du passif violent des adultes, il est coupable de garder en confinement ces enfants.
Quand l’Éducation nationale maintient les devoirs et le travail formel à la maison, alors que si peu d’entre nous sommes des pédagogues, elle crée une zone de tension supplémentaire.
Quand les parents méconnaissent les fonctionnements cérébraux liés à chaque période de l’enfance, le risque de violences s’accroît.

Les mots brûlent, ouvrent les digues de la violence.
Les mots brûlent, les bouches, les oreilles, les cœurs.
Avant les coups, il y a les mots.

Hier, un enfant de 6 ans est mort.

Marie Olivier, avril 2020

Poème inspiré par la mort d'un enfant en avril 2020, pendant la période de confinement due au Covid-19 - lire notre article Le confinement : un risque pour les enfants ?

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