Conséquences à l’âge adulte du “harcèlement” entre enfants à l’école
A noter que l’étude souligne le rôle spécifique de la violence entre enfants à l’école, en le pondérant successivement des différents facteurs sociaux et familiaux associés.
Le terme bullying, souvent traduit par “intimidation” (ou moins couramment par “brimades”), laisse entendre qu’il ne s’agit pas seulement de harcèlement moral, mais aussi de brutalités physiques, ce qui n’apparaît pas dans cet article en français : L'intimidation dans l'enfance laisse des séquelles pendant quarante ans, mais plus clairement dans l’article en lien : Mon enfant est victime de harcèlement à l'école. Mais l’un et l’autre minimisent ou ignorent les facteurs familiaux liés à ces pratiques à l’école, ce qui n’est pas le cas de l’étude citée.
Les auteurs de l’étude soulignent également ses limites : manque de définition claire du terme bullying (l’étude porte sur des enfants nés en 1958, mais les auteurs estiment que la définition du concept a peu varié depuis) ; étude portant sur les cas rapportés par les parents ; pas de question permettant de distinguer quels enfants avaient été seulement victimes ou également auteurs à leur tour. Cependant, ils concluent, en s’appuyant sur d’autres études, que la non-prise en compte de ces facteurs a plutôt minimisé leurs propres résultats.
Un autre intérêt spécifique de l’étude nous semble être qu’elle montre la durabilité des effets des violences subies lorsqu’un enfant n’est pas ou mal protégé, ce qui est généralement le cas à l’école et dans les institutions, aujourd’hui encore. L’un des facteurs les plus corrélés avec les effets durables à l’âge adulte du harcèlement à l’école est le fait que l’enfant ait été placé en institution ou famille d’accueil. Tous ces éléments vont bien sûr dans le même sens : toute forme de violence ou de négligence subie par un enfant accroît le risque qu’il soit victime (et parfois auteur) de nouvelles violences, et de conséquences durables à l’âge adulte.
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