Catastrophe nucléaire au Japon : Même pas mal !
A qui faut-il "mettre des limites" ? L'exemple des conduites à risque vient d'en haut...
Avec ce nouvel "accident" grave du nucléaire civil – cette technologie issue du nucléaire militaire marqué par les bombes d'Hiroshima et de Nagasaki –, on assiste à une sorte de retour au Japon avec lequel on voudrait pouvoir espérer que la boucle soit bouclée : que les technologies militaires et antidémocratiques cessent d'être "valorisées" (en réalité, rentabilisées... provisoirement) par des applications civiles non maîtrisées (ni maîtrisables), aux effets cumulatifs plus graves les uns que les autres. (Pensons aussi aux pesticides, issus des poisons développés pour les besoins des deux guerres mondiales...).
L'OVEO tient à prendre position sur cette catastrophe en tant qu'association qui dénonce les effets sur les individus et sur toute la société d'une éducation violente ordinaire sans laquelle les êtres humains, nous en sommes convaincus, ne pourraient tout simplement pas inventer et surtout mettre en œuvre à grande échelle des technologies capables de menacer leur propre survie (et celle de tous les êtres vivants).
Nous pensons que l'éducation violente, même sous ses formes les plus ordinaires (châtiments corporels socialement acceptés, menaces, système récompense/punition, jugement permanent et dévalorisation), détruit les facultés spontanées d'empathie et l'instinct de survie et de préservation de l'espèce présents chez tous les animaux. Dans un système qui valorise dès la plus tendre enfance la compétition et les performances au détriment de la solidarité et de l'entraide, avec des méthodes d'éducation qui répriment les émotions et nient les besoins élémentaires des individus au profit de l'obéissance et de la loi du plus fort, toutes les aberrations deviennent possibles. Les individus deviennent des machines au service d'intérêts totalement déconnectés de la réalité quotidienne des êtres vivants (humains et non humains). La technique devient un moyen de satisfaire non pas les besoins de tous, mais les besoins de grandeur de ceux qui ont le pouvoir de décider. Il serait trop long ici de détailler ce processus, mais nous renvoyons les visiteurs à la lecture des livres d'Alice Miller, qui a si bien expliqué la relation entre les agressions émotionnelles et physiques de l'éducation et la production d'êtres humains qui vivent dans le déni, développent une fausse identité, des tendances paranoïaques et grandioses, et/ou une obéissance aveugle à toute autorité, sans plus se référer à leur propre jugement qui pourrait encore les conduire à résister et à refuser d'agir contre leur propre intérêt, leur propre bonheur et leur survie.
Comme ont pu l’écrire certains, la question n’est pas seulement : « Quelle planète laisserons-nous à nos enfants ? », mais aussi : « Quels enfants laisserons-nous à notre planète ? » ! Déjà, à Tchernobyl, et malgré le déni des autorités, de nombreux enfants sont nés avec de graves malformations, et la plupart des enfants sont malades en permanence. Nier les conséquences ne les empêchera pas de se produire. Il est grand temps de cesser de mettre l’intelligence humaine au service de technologies monstrueuses, de cesser de fabriquer, par l’éducation violente ordinaire, des enfants qui, devenus adultes, se mettront avec obéissance au service de n’importe quelle autorité, ou croiront servir l’humanité alors qu’ils ne feront que se venger inconsciemment d’anciennes souffrances.
(Voir aussi l'article d'Olivier Maurel : Une pollution méconnue, la violence éducative, et pour des informations sur la catastrophe au Japon, la page qui lui est consacrée sur le site Sortir du nucléaire. Sur les conséquences sur l'état de santé des enfants nés après un accident nucléaire, le site Enfants de Tchernobyl Bélarus.)
‹ Une pétition pour la suppression des notes à l’école élémentaire Maltraitance et violence éducative ordinaire, aucune différence… ›