Vous dites : « C’est épuisant de s'occuper des enfants.» Vous avez raison. Vous ajoutez : « Parce que nous devons nous mettre à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser. » Là, vous vous trompez. Ce n'est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d'être obligé de nous élever jusqu'à la hauteur de leurs sentiments. De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre. Pour ne pas les blesser.

Janusz Korczak, Quand je redeviendrai petit (prologue), AFJK.

Nos articles sur la domination adulte

Une domination sociale n’est jamais aussi efficace que lorsqu’elle nous apparaît comme « naturelle » et demeure en grande partie invisible. Les multiples rapports de domination qui structurent notre vie sociale sont visibles à des degrés divers : certains sont connus et reconnus (la domination masculine par exemple), d’autres ont été mis en évidence mais restent en partie cachés (on pourra citer la domination culturelle et symbolique).
Nous savons qu'il ne suffit pas de mettre au jour un rapport de domination pour le faire disparaître ; pourtant c'est une étape nécessaire : il faut prendre conscience de quelque chose et le nommer pour pouvoir commencer à lutter contre.
La domination exercée par les adultes sur les enfants reste encore presque totalement invisible ; pourtant, nous la côtoyons quotidiennement et avons toutes et tous été d'abord dominé puis dominant.