« SOS Enfants maltraités » sur France 5
Le témoignage d'une femme aujourd'hui médecin, et qui fut violemment et longuement maltraitée par son père alors qu'elle était enfant, est particulièrement intéressant. Elle explique notamment, comme l'a montré aussi Anne Tursz, interviewée dans l'émission et auteur du livre Les Oubliés, que les médecins ne reçoivent aucune formation pour apprendre à détecter la maltraitance. Même carence en ce qui concerne la connaissance de la maltraitance et du nombre d'enfants qui en meurent. Deux par jour, d'après les hypothèses les plus optimistes. Dans une interview consternante, la secrétaire d'Etat chargée de la famille Claude Greff montre qu'elle n'a manifestement pas la moindre idée des chiffres supposés de la maltraitance.
Au cours du débat qui a suivi le film, un téléspectateur a posé la question : Un père qui crie beaucoup et qui donne des fessées à son bébé d'un an est-il maltraitant ? L'animatrice du débat a précisé la question : comment distinguer l'acceptable de l'inacceptable ? Réponse floue de la pédiatre présente sur le plateau. Il est évident que tant qu'une loi ne dira pas clairement que toute violence, si faible soit-elle, est interdite, la maltraitance continuera à tuer en France chaque année des centaines d'enfants (7 à 800 actuellement, d'après une estimation). En Suède, depuis le vote de la loi interdisant toute forme de violence, les décès par maltraitance ont pratiquement disparu.
A lire sur le même sujet : Enfants « battus » : les errements de la Justice (à propos d'une émission diffusée en janvier 2011).
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